Panorama de presse : 2007

Les établissements d'enseignement supérieur sont poussés à se regrouper

Le Figaro Economie | 23-02-2007 | Marie-Estelle PECH | p. 20

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Partout en France, les universités et les grandes écoles se regroupent pour devenir plus compétitives.

L'Ecole d'économie de Paris s'inscrit dans une stratégie à l'oeuvre depuis quatre ans, qui consiste pour les établissements d'enseignement supérieur à se regrouper pour devenir plus compétitifs sur un plan international.
L'alerte est venue en 2003, quand les enseignants ont découvert la mauvaise place de la France dans le classement de Shanghaï. La première université, Paris-VI, pourtant prestigieuse, n'émergeait qu'au 65e rang ! Le gouvernement a alors décidé de repenser une organisation trop éclatée, avec des établissements trop petits. Cette réorganisation s'appuie sur la création des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) initiée par le gouvernement dans la loi recherche d'avril 2006.

 
Neuf « Pres », qui regroupent 49 établissements, fonctionnent déjà. Aux trois Pres de la région parisienne, se joignent ceux de Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nancy, Bretagne et Aix-Marseille. Une douzaine d'autres projets sont en cours. La création de Pres entre établissements, universités et grandes écoles les amène à avoir une politique scientifique concertée. Selon le cabinet du ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, François Goulard, grâce aux Pres, d'ici un ou deux ans, l'université Paris-Sud devrait être classée dans les dix premières du classement de Shanghaï, celle de Toulouse passerait de la 300e place à la 70e ou celle de Lyon, aujourd'hui classée 400e, à la 60e place.
Réseaux thématiques
La création de l'École d'économie de Paris s'inscrit quant à elle dans la logique des réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) ; une initiative parallèle de réorganisation du paysage universitaire. Les tout nouveaux RTRA entendent favoriser des « pôles d'excellence » autour d'un thème précis : les nanosciences à Grenoble, les neurosciences à Paris, la physique à Saclay, l'infectiologie à Lyon, l'information et la communication dans le sud de Paris. Outre l'École d'économie de Paris, une autre école d'économie de haut niveau a été créée, à Toulouse. Les RTRA « rassemblent, autour d'un noyau dur d'unités de recherche proches géographiquement, une masse critique de chercheurs de très haut niveau », selon le ministère de l'Enseignement supérieur.
Autant les Pres ont trouvé grâce auprès de la conférence des présidents d'université (CPU), « car il s'agit d'initiatives locales bienvenues et nécessaires », autant les RTRA les laissent sceptiques. « Il s'agit pour beaucoup d'un effet d'optique », estime ainsi Michel Lussaut, vice-président de la CPU. Le collège des universités parisiennes craint quant à lui « une accentuation de la balkanisation du système ». La facilité avec laquelle l'État a abondé financièrement le projet d'école d'économie de Paris a ainsi été critiquée alors que le contrat de plan État région des universités parisiennes était en retard. « Cela dit, cette école comprend d'excellents chercheurs. Nous leur souhaitons bonne chance... », conclut Michel Lussaut.